Oui, je n’irai pas au Japon – moi qui attends d’aller dans ce pays depuis le début de notre voyage. Et devinez quoi ? J’ai fait ce choix délibérément. Mais avant de vous expliquer pourquoi, petit flashback.

Un voyage, un itinéraire

Romain et moi avons entamé ce voyage au long cours le 30 avril 2014. Nous avions une feuille de route sur laquelle les grandes lignes de notre itinéraire étaient tracées : Corse, Europe, Russie, Mongolie, Chine, Népal, Asie du Sud-Est, Japon, Islande, Amérique du Nord, Cuba et Amérique du Sud. Beaucoup d’endroits à visiter, de rencontres à faire et de plats à déguster.

Seulement 3 mois et demi après le début de ce périple, nos plans ont été chamboulés. L’administration chinoise nous envoyait de mauvaises ondes et nous compliquait fortement la tâche pour entrer sur son territoire et visiter ses terres. Nous avons donc décidé de ne pas forcer les choses et avons modifié notre itinéraire. C’est ainsi que nous avons passé quelques jours à Pékin (petite déception), à Hong Kong (coup de cœur) et 3 mois au Népal (une révélation).

Faire du voyage son quotidien

Je le savais avant de partir, mais ces quelques mois sur la route n’ont fait que confirmé une chose : je ne fais pas une course aux visites et aux tampons dans mon passeport. Ce voyage est pour moi l’occasion de découvrir des lieux dont les noms me faisaient, et me font toujours, rêver, de prendre le temps de vivre différemment et surtout de me sentir bien. Même si nous avons établi un itinéraire, nous n’en sommes pas prisonniers.

Depuis que nous avons quitté la France, j’ai été sous le charme de beaucoup d’endroits, je me suis projetée et imaginée un peu partout. Mais, je me suis aussi sentie complètement à côté de la plaque dans d’autres lieux. Lorsque nous avons atterri à Katmandou, j’ai tout d’abord souri en voyant l’aéroport de Katmandou : minuscule, en briques rouges et sans duty free ! Il ne me semblait pas être à la « hauteur » d’une capitale. Puis, nous sommes montés à l’arrière de la voiture de Ram, le contact de notre agence de trek, et avons découvert le bordel des rues de la ville. Nous nous sommes ensuite promenés à pieds un peu partout dans cette ancienne cité royale. Du bordel, du bruit, des gens partout, mais surtout beaucoup de sourires ! Je m’y sentais bien.

Puis, nous sommes partis dans les montagnes. Même si les routes et les bus n’étaient pas (et ne sont toujours pas) de première jeunesse, je n’ai pas eu peur, en tout cas, pas de peur irraisonnée (je suis quand même descendue une fois du bus quand il a manœuvré sur une corniche glissante, mais ce n’était pas de la peur, juste du bon sens !). Là, en trek, j’ai découvert les montagnes de l’Himalaya. La nature à l’état pur. Nous étions seuls, ou presque, dans cette immensité. Il est impossible de décrire les sentiments que l’on ressent face à ces paysages bruts. Se lever tôt tous les matins et enfiler les mêmes vêtements sales de la veille n’étaient pas une contrainte, mais du plaisir. Le plaisir de découvrir de nouveaux paysages, de marcher, tout simplement, sans réfléchir.

Épanouissement personnel

J’ai entamé ce voyage parce que j’étais persuadée que c’était ce que je voulais faire au plus profond de moi, que cela allait me rendre heureuse (pas que je ne l’étais pas avant !), que j’allais être épanouie en le faisant. Et ça n’a pas loupé. Chaque soir quand je ferme les yeux, je suis heureuse d’avoir pris cette décision. Chaque matin, je me demande ce dont ma journée va être faite.

Alors, oui, mon confort occidental me manque parfois. Dormir dans MON lit, faire mes courses et me cuisiner moi-même mes repas. Ca me manque. Mais, c’est le (faible) prix à payer pour vivre cette aventure.

Depuis des années je rêve d’aller au Japon, de découvrir ce pays dont je ne connais pas grand-chose mais qui m’attire. Nous devions y poser les pieds début mars pour environ deux mois. Mais, ça n’arrivera pas, en tout cas pas dans les prochains mois car j’ai décidé de retourner au Népal. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est l’endroit où je me suis sentie le mieux depuis que nous avons quitté Paris. Au Népal, j’ai tout aimé : ses villes, sa campagne, sa nourriture (même si elle m’a valu un passage à l’hôpital), ses habitants et, bien sûr, ses montagnes !

Pour ne rien regretter

Lorsque nous sommes venus en Thaïlande pour la première fois il y a un peu plus de 4 ans, j’étais tombé sous le charme du pays. A chaque fois que j’évoquais cette destination, des petites étoiles s’allumaient dans mes yeux. Or, quand nous y avons fait une brève escale en nous rendant au Laos, je n’ai pas retrouvé cette euphorie des premiers moments. Le pays avait-t-il changé ? L’ai-je idéalisé ? Je ne sais pas. Mais, ce qui est sûr, c’est que je n’ai pas envie de vivre la même chose avec le Népal. Alors, au lieu d’attendre 5 ou 10 ans pour retourner l’explorer, j’ai décidé d’y retourner maintenant.

Le Japon attendra …

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