10 jours de trek solo dans les Annapurna [1ère partie]

A l’automne 2014, Romain et moi avons passé 3 mois au Népal et je suis tombée sous le charme de ce petit pays d’Asie. Début mars 2015, j’atterrissais à nouveau à Katmandou prête à enfiler mes chaussures de randonnée pour continuer à explorer les montagnes de l’Himalaya.

Népal, quel trek en solitaire ?

Si nous avions fait appel aux services d’un guide et d’un porteur pour nos premiers treks, cette fois-ci j’étais bien décidée à porter moi-même mon sac. Un vrai challenge personnel ! J’ai commencé par me rendre dans les bureaux de l’association KEEP (Kathmandu Environmental Education Project) pour obtenir des informations pratiques avant d’arpenter les rues de Thamel (quartier touristique de la capitale) pour finaliser mon équipement. De retour à l’hôtel, j’étais fin prête et à ma grande surprise, au moment de la pesée, mon sac n’affichait que 8 kg.

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Bientôt un article sur l’équipement de trek …

En revenant au Népal, j’avais principalement pour objectif de découvrir une zone de trek restreinte, c’est-à-dire une région ouverte aux étrangers, mais nécessitant un permis spécial. Mon budget ne me permettant pas d’explorer le Haut Mustang, je me suis intéressée au Manaslu et plus précisément au circuit contournant ce sommet culminant à plus de 8 000 mètres. Au programme, un trek d’une quinzaine de jours avec le passage du col du Larke à 5 160 mètres.

Mais avant d’aller me frotter à ce géant, j’ai décidé de faire un trek d’entrainement en solo. Je vous emmène donc avec moi pour le camp de base d’Annapurna I via Poon Hill.

Dernières formalités avant le trek

Deux jours avant mon départ, je quitte Katmandou de bon matin en bus. Ce dernier est vide comme bon nombre de bus à destination de Pokhara. En effet, l’aéroport de la capitale, le seul aéroport international du pays, est fermé depuis presque une semaine suite à un atterrissage chaotique d’un vol commercial.

En milieu d’après-midi, je retrouve donc le lac Fewa et fais mes dernières emplettes pour le trek.

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A Pokhara, ville trop touristique à mes yeux, je m’empresse donc de réaliser mes formalités administratives (obtention du permis de trek et du TIMS*) avant de passer ma journée à planifier mes étapes de marche avant le grand départ …

TIMS - Trekkers' Information Management System
Le Trekkers’ Information Management System, en Français Système de gestion des informations relatives aux randonneurs, est un programme mis en place par les autorités népalaises développer la sécurité sur les chemins de randonnée. Chaque personne entrant dans une zone de trek doit s’acquitter d’un droit d’entrée, fournir aux autorités du parc les dates approximatives de sa randonnée, son itinéraire et le numéro d’une personne à contacter en cas d’urgence. En échange une carte d’enregistrement lui est remise.

En cas d’accident ou de catastrophe naturel, les registres d’entrées et de sorties sont utilisés pour porter secours aux personnes présentes sur les chemins de trek.

En 2015, le TIMS pour la région des Annapurna, de l’Everest et du Langtang s’élevaient à 2 000 NPR pour un trekker indépendant et à 1 000 NPR pour un trekker voyageant avec un guide et/ou un porteur.

A l’attaque d’Annapurna I via Poon Hill

C’est parti pour un sacré trek d’entrainement. Je ne sais pas encore où je vais exactement, si j’arriverais à mon but, si le temps sera clément, mais c’est décidé, j’y vais !

J 1, de Pokhara à Ulleri (2 200 m)

6h30, je suis prête à partir pour mon premier trek en solo.

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Le ciel est dégagé, la journée s’annonce belle. Je loupe le premier bus en direction de Nayapul à quelques minutes près. Ça commence bien ! 45 minutes plus tard, nous démarrons enfin …

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… pour nous arrêter 10 minutes plus loin afin de charger sacs de riz et cartons de poussins vivants. Vers 11h, j’arrive à destination et je débute illico presto ma dizaine de jours de marche.

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J’avance à mon rythme sous un soleil de plomb, croise quelques locaux qui sont toujours étonnés de voir des trekkeuses seules sans même un porteur et dépassent déjà quelques randonneurs.

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Je rencontre Séverine et Fannie avec qui je vais marcher un bon bout de temps. Arrivée à Ulleri en fin d’après-midi, je me « prélasse » sous une douche chaude. Je suis heureuse car le fait de porter mon sac n’est pas aussi difficile que je ne l’imaginais.

J 2, d’Ulleri (2 200 m) à Gorepani (2 860 m)

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Comme à chaque fois en trek, je me couche et me lève tôt. Je quitte la lodge avant 8h. En ce début de saison, les trekkeurs ne sont pas encore très nombreux. J’ai donc le chemin, le paysage et les rhododendrons en fleurs pour moi toute seule.

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Quel bonheur ! Sans m’en rendre compte, j’arrive à Gorepani avant midi.

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Je pars donc à la recherche d’une chambre pour la nuit avant même de déjeuner. S’en suit une après-midi farniente au soleil à observer les montagnes et le panorama magnifiques. Un sentiment de liberté m‘envahit !

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J 3, de Gorepani (2 860 m) à Tadapani (2 630 m) en passant par Poon Hill

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Si je me suis arrêtée à Gorepani, c’est avant tout pour me rendre au sommet de Poon Hill au lever du Soleil. Cette « colline » (3 200 m) aux yeux des Népalais est un incontournable pour beaucoup de trekkers. Mais pour avoir la chance d’assister à ce spectacle, il faut se lever tôt. A 5h, à la lampe frontale, je débute l’ascension … mais je ne suis pas seule. En effet, au point de vue, plusieurs centaines (environ 500) de personnes ont eu la même idée.

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Et là, en fond sonore, imaginez une bonne centaine de personnes criant et applaudissant le soleil … Le symbole est sympa et sans doute très spirituel, mais ça gâche un peu le moment quand même …

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Entièrement congelée !

La vue est certes jolie, mais la foule me gâche quelque peu ce moment. Je redescends donc rapidement prendre mon petit déjeuner avant de prendre la route vers Tadapani. En chemin, je passe le col de Deurali (3 180 m) qui offre, selon moi, un des plus jolis panoramas de ce trek.

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Avant d’arriver à Tadapani vers 14h, je traverse une forêt au sol glacé. Des mini-crampons m’auraient été bien utiles (j’y penserai pour le Manaslu …). Là-haut, je savoure un délicieux dal bhat pour bien finir cette longue journée.

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J 4, de Tadapani (2 630 m) à Chomrong (2 170 m)

Après un copieux petit-déjeuner, je prends mes bâtons pour une journée dite de « plat népalais » : descentes et montées non-stop, le tout sous un soleil de plomb.

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Comme la veille, la vue est magnifique. En ligne de mire, le Machhapuchhare (Fish Tail ou queue de poisson) m’attire comme un aimant.

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Arrivée à Chomrong, je passe l’après-midi à lire et siroter du thé à la menthe.

La suite dans quelques jours …

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