Metro Manila ou Grand Manille

Au revoir à Tatiana, puis à Marie et enfin à Justine et Manu … me voilà donc seul maintenant avec une grosse boule au ventre, direction l’aéroport de Bangkok pour voler vers les Philippines et sa capitale, Manille ou plutôt le Grand Manille.

Premiers pas à Manille et Makati

Après un vol serré à côté d’un gros Américain avec son litre de soda Burger King, j’arrive enfin à Manille ! La sortie de l’aéroport se déroule sans encombre, il est presque 20h et je dois me rendre à Makati.

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En effet, Manille fait partie d’un ensemble bien plus vaste et étendu appelé le Grand Manille. Ce dernier comprend 17 villes avec plus de 11 millions de personnes. J’opte alors pour un taxi avec compteur. Car dès la sortie, c’est la ruée et la flambée des prix ! Il m’annonce que j’en aurai pour 2 voire 3 euros … Bingo, c’est parti ! Le compteur tourne, tourne, tourne … 3, 4, 5, 6 euros … le compteur tourne même à l’arrêt alors que ces taxis sont censés charger tous les 40 mètres de mémoire.

Bref, non loin de mon auberge, je décide de quitter le taxi et de finir à pieds. Dehors, il fait chaud et humide … mais les gens font leur jogging.  Je traverse le « quartier rouge » et me voilà dans mon dortoir minuscule. Là, il fallait s’en douter … la pression retombe et je suis dépité ! Il est presque 22h et après quelques appels sur Skype, je pars me coucher … le cœur non pas léger mais bien chargé.

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Le lendemain matin, je découvre Makati, le quartier dit des affaires en quelque sorte. Celui-ci est rempli de malls (grands centres commerciaux) et de fast-food (MacDonald’s, KFC, Burger King, Jolibee et j’en passe) ! Après un passage éclair à l’Alliance Française pour feuilleter le guide des Philippines ainsi qu’à l’office de tourisme qui a été d’une grande aide (d’un autre côté, 2015 est l’année du tourisme aux Philippines), je décide d’aller visiter le quartier Intramuros.

Intramuros de Manille

Mais avant d’aller à Intramuros, il me faut acheter mes billets de bus nocturne pour me rendre au Nord de l’île principale, Luzon. Alors, ni une, ni deux, j’emprunte MRT et LRT (métro) pour aller réserver mon billet.

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Ensuite, direction Intramuros. A l’époque espagnole, Intramuros signifiait même Manille elle-même. Ce vestige de ville fortifiée possède encore quelques beaux bâtiments dits coloniaux, notamment la cathédrale de Manille qui a accueilli le Pape début 2015. Une petite révolution dans ce pays ultra-catholique.

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Je poursuis vers le Fort Santiago où je tombe sur un show bien sympathique qui ironise sur l’histoire du pays. Cela est donc pour moi l’occasion d’en savoir un peu plus sur l’histoire de Manille et des Philippines, pays que je ne connais absolument pas, mais également sur un de ses héros national, José Rizal dont je vous parlerai ensuite.

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Je tiens donc à partager avec vous quelques éléments qui m’ont marqué :

  • Magellan débarque aux Philippines et débute la christianisation à l’espagnole.
  • Les États-Unis débarquent et rachètent les Philippines ainsi que Puerto Rico et Guam via le traité de Paris pour 20 millions de dollars !
  • Durant l’ère américaine, l’éducation et l’alphabétisation s’améliorent nettement …
  • … mais les États-Unis, selon le showman, ont surtout « ruiné plus de 300 ans de culture espagnole en moins 30 ans ! »

C’est alors qu’aux Philippines, la consommation (malls) et la culture du fast-food se sont développées et que, par-dessus-tout, le pays est devenu l’un des plus importants call-center du monde.

José Rizal, héros national

« Il n’y a pas de tyran là où il n’y a pas d’esclaves »

Un dernier mot sur José Rizal. José Protasio Rizal Mercado y Alonzo Realonda est né en 1861 et est « décédé » le 30 décembre 1986 à Manille.

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Issu d’une riche famille, il fait ses études de médecine à Manille, mais parcourt également l’Europe. Il y suit une formation de chirurgien ophtalmologiste, y obtient des diplômes de philosophie et y apprend pas moins de 23 langues !

Dirigeant du Mouvement de propagande des étudiants philippins d’Espagne, il est désigné de facto comme le président d’honneur de la société secrète Katipunan ou K.K.K qui a pour rôle principale d’organiser l’insurrection générale des Philippines.

Ni une, ni deux, il est arrêté et exilé sur l’île de Mindanao où il fonde une école et développe une agriculture moderne. En 1896, lors de la guerre civile, il se désolidarise du K.K.K dont il ne cautionne pas la violence et l’insuffisance intellectuelle. Il part à Cuba. Cependant en chemin, il est arrêté, enfermé à Barcelone et renvoyé à Manille où il sera emprisonné au fort Santiago.

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Après un procès bâclé, il est exécuté dans ce même fort … Il avait 35 ans et devient immédiatement un martyr amplifiant la révolution. En 1898, les Espagnols quittent les Philippines pour laisser la place aux États-Unis.

Son œuvre majeure est « Noli me Tangere » qui se traduit par « N’y touchez pas » publiée en 1887 qui critique ouvertement le pouvoir religieux de son pays. Ses livres sont tout d’abord interdits mais se trouvent sous le manteau.

Vous l’aurez compris, José Rizal qui était un artiste, romancier, docteur, linguiste, poète, est et restera pour les Philippins, le révolutionnaire martyr ayant conduit à la fin de l’occupation espagnole …

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