Juin 2014 – Maribor, ville où Romain a de nombreux souvenirs de sa vie d’étudiant Erasmus. Tatiana, quant à elle, n’y avait jamais mis les pieds. Séjourner quelques jours à Maribor a été pour nous l’occasion de retrouver Matea, Bostjan et Zuma (leur princesse pitbull) et de recharger nos batteries avant la Hongrie.
Dans cet article, très peu de photos car nous avons passé pas mal de temps à discuter de tout et de rien avec nos hôtes, Matea et Bostjan, mais surtout de la vie en Slovénie selon leur point de vue (et, selon nous, de beaucoup d’autres personnes dans la même situation).
Pour ceux que ça intéresse, continuer de lire. Pour ceux qui préfèrent des sujets plus légers, n’hésitez pas à lire ou relire certains posts, à voyager à travers les destinations de voyage ou à nous donner nous laisser un petit mot par-ci par-là (on est avide de conseils, de vos avis, etc.).
Slovenia, green country … but shitty shit place
Pour rappel, la Slovénie est un pays de l’ex-Yougoslavie qui a intégré l’Europe en 2004 et adopté l’euro dans la foulée (2007).
Un pays magnifique …
La Slovénie est un pays que tout le monde imagine vert et recouvert de forêts … et c’est le cas. Un si petit pays vous donne l’opportunité de nager dans l’Adriatique à Piran ou Portoroz tout comme de randonner dans des paysages à couper le souffle dans les Alpes Juliennes du côté de Bled et de Bohinj. Les Slovènes sont d’ailleurs très attachés à leur nature exceptionnelle.
Par son enclavement, la Slovénie est aussi une porte d’accès rapide à l’Autriche, la Croatie, la Hongrie et l’Italie. Ses 2 millions d’habitants donnent toutefois une autre dimension à ce pays, la métropole lyonnaise comptant elle aussi un peu plus de 2 millions d’habitants
… avec un gouvernement « corrompu » …
Malheureusement, ce pays aurait pu être un pays de rêve, mais les politiques semblent en décider autrement. Alors qu’elle était l’élève modèle de l’ex-Yougoslavie, la Slovénie n’est pas épargnée par la crise économique et par la corruption. Le pays a connu une crise bancaire en 2013 dans un climat de corruption galopante et est aujourd’hui en train de subir une sévère politique d’austérité. Pour couronner le tout, la Première ministre, novice en politique, vient de démissionner et les autres formations de la coalition au pouvoir ne veulent pas coopérer avec son successeur. Pourquoi ? Car Zoran Jankovic, actuel maire de Ljubljana, est suspecté de corruption (enquête en cours).
… qui étouffe ses habitants …
Le salaire moyen slovène se situe entre 500 et 700 euros par mois, sans pour autant être exonérer de taxes. Autant dire que le travailleur moyen lutte pour (sur)vivre et, au vu du contexte actuel, qu’il a perdu tout espoir de voir la situation évoluer. Les aides sociales sont quasiment inexistantes alors la crèche affiche un tarif allant de 100 et 500 euros par mois selon les revenus !
La sécurité de l’emploi est également une vaste blague. Une femme enceinte se doit de l’annoncer à son employeur, logique ! Mais celui-ci a tout à fait le droit de licencier cette femme sur le champ. Idem en cas de maladies, les employeurs ne souhaitent pas d’employés malades (car qui dit malade une fois, dit malade régulièrement).
Le cas de Matea et BostjanBostjan travaille dans une compagnie privée et gagne « plutôt bien » sa vie pour la Slovénie. Matea travaille en Autriche en tant que serveuse. Son temps de trajet est d’environ 1h30 aller. Amoureux de leur pays, ils ne veulent pas le quitter, mais une loi pourrait faire basculer les choses. Le gouvernement slovène souhaite « punir les mauvais slovènes » qui travaillent à l’étranger et imposer la double taxation : paiement des impôts dans le pays où la personne travaille associé à de lourds impôts slovènes. Le tout serait tout à fait illégal et irait à l’encontre de la politique européenne. Si cela devait arriver, Matea et Bostjan pourraient bien faire leurs bagages pour l’Autriche même si Matea subit, encore de nos jours, le racisme quotidien : les insultes du style « stupid Yugo » ou « stupid Balkan people » sont très courantes.
… et contrôle leur liberté.
Après des années de régime totalitaire, les années 90 ont apporté l’espoir de la liberté d’expression. Mais, malheureusement, il semble que cela n’était qu’illusion. Fortement réprimés dans leurs actions, les Slovènes ont perdu tout force pour lutter et ont totalement abandonné leur intérêt pour la politique du pays. Les manifestations sont ultra-contrôlées et les manifestants peuvent recevoir des amendes pour X ou Y raisons. Dernièrement, les policiers ont envoyés en cellule une femme enceinte car elle avait manifesté. La police a également la possibilité de verbaliser si les affiches ne sont pas collées au bon endroit par exemple. Pour nous, Français cela est tout bonnement impensable en Europe.
Ces différents éléments font que certains anciens et même des jeunes regrettent le leader Tito. Des commémorations ont d’ailleurs lieu pour célébrer son anniversaire. La Slovénie semble au bord de la révolte sociale …
c’est hallucinant tout ça!!ça fait peur quand même!bon courage à eux.
How long did you stay in Slovenia? I did not see this information, sorry)
Rigolo les panneaux ! J’veux le même mdr !!!
c’est triste a lire mais très intéressant. merci pour cette article qui nous cultive un peu 😉
Oui mais il n’y a pas qu’en Slovénie. La crise semble être partout.
I stayed there for 3 months few years ago and this time, we spent one week in SLO. We were able to write that article after talking with young people from Velika Planina and especially my friends from MB. I am also following the news and I am thinking about the resignation of Ms Bratusek in May and the « bank corruption » in 2013. Romain.
Oui on l’a adoré celui-ci !
Oui « triste » mais il semblerait que la crise frappe partout en Europe à différents niveaux. Nous avons eu le même genre d’informations en Hongrie notamment.