Alors que le Vietnam a mis nos nerfs à rude épreuve, nous quittons Ho Chi Minh ville (Saigon) pour le Cambodge en bus, le 11 janvier 2015 au matin. S’en suit un long trajet de bus vers la capitale cambodgienne.
Passage de frontière entre le Vietnam et le Cambodge par la route
Jusque là tout va bien …
5h du matin, le réveil sonne. Notre bus démarre à 6h30 et il nous est demandé de nous présenter 30 minutes avant le départ pour procéder à l’enregistrement et à l’embarquement. Nous avons choisi une compagnie réputée (Sihn Cafe), nous ne nous étonnons donc pas de ce côté très professionnel de la chose. 5h30, nous sommes déjà prêts et décidons de descendre nous poser devant le bureau de l’agence de bus. Les oiseaux de nuits quittent doucement les bars (quelques fois accompagnés de jolies jeunes filles et une bière à la main) alors que nous sommes à la recherche de viennoiseries et d’un café glacé ! Une gentille mamie nous indique que le bus sera là dans 30 minutes et nous dit de bien faire attention à nos affaires – surtout à nos iPhone (objet inconnu à notre équipement !). Il semblerait que de nombreux vols à l’arraché aient lieu dans cette rue aux premières heures du jour. Certains lui demandent juste « where are the cheap girls ? » Comprendre où peut-on « acheter » de la fille facile ? Triste réalité !
Vers 6h10, un bus vert, de la compagnie LP, se gare devant le bureau de Sihn Café. Ha, première nouvelle … Nos billets sont échangés pour d’autres de LP. Au vu du remplissage du bus, nous nous disons qu’ils mutualisent les bus quand ces derniers ne sont pas pleins. Comme d’habitude, le wifi annoncé ne fonctionne pas.
Ça sent l’entourloupe !
A peine tout le monde installé dans le bus, un assistant passe dans les rangs pour collectés les passeports et nous réclament 35$ pour notre visa. Nous refusons de lui donner nos passeports et de payer ce tarif qui nous semble prohibitif (aux dernières nouvelles, les visas cambodgiens sont à 20$).
Quelques heures de route plus tard, nous arrivons à la frontière. Nous obtenons notre tampon de sortie du territoire sans aucun problème. Nous remontons dans le bus pour parcourir les centaines de mètres qui nous séparent du bureau d’immigration cambodgien. Nous descendons du bus et faisons nous-même nos démarches administratives comme 6 autres personnes.
Nous découvrons que les visas ont augmenté. Alors qu’ils ne coutaient que 20$ il y a encore quelques mois (aux dires des autres voyageurs présents avec nous et ayant passés cette frontières quelques semaines plus tôt), ils sont passés à 30$. Les employés de la compagnie de bus ne se mettent que 5$ par visa dans les poches. Ce n’est pas si inadmissible … pour remplir un formulaire de 3 lignes pour vous !
Bien sûr, l’agent d’immigration nous demande 32$ chacun pour réaliser notre visa. Les deux dollars supplémentaires pour réaliser le visa « en express ». Nous lui répétons 30$ (pour 30 jours), lui tendons notre formulaire dument rempli ainsi qu’une photo. Il n’insiste pas. Moins de 5 minutes plus tard, nous récupérons notre passeport doté d’un nouveau visa. Nous procédons ensuite vers les bureaux situés à l’intérieur où notre passeport est vérifié, où nos empreintes ainsi qu’une photo de nous sont prises (la première fois depuis le début de ce voyage), où des agents vérifient que nous n’avons pas de fièvre (Ebola oblige) et nous sortons des bureaux officiels, quelques 30 à 40 minutes plus tard.
Et là, c’est le drame …
… le bus n’est plus là !
Les autres nous rejoignent. Nous sentons de plus en plus l’entourloupe. Nous repérons l’assistant du conducteur grâce à son t-shirt vert. Il nous annonce normalement que le bus est parti. Il nous compte rapidement et va chercher des chauffeurs de motobike (de motos) qui se font une joie de nous voir arriver. Nous sommes bloqués ici et avons besoin d’eux pour rattraper notre bus. Nous protestons. Il nous dit que le bus est garé à quelques kilomètres. Nous lui demandons d’appeler son chauffeur pour qu’il vienne nous chercher car nous avons payé pour un trajet complet et qu’en aucun cas il nous a été annoncé que nous serions laissés à la frontière si nous refusions de payer les 5$ pour obtenir notre visa. Je (Tatiana) en ai plus qu’assez de ces Vietnamiens qui tentent de nous arnaquer en permanence. L’assistant tient dans la main l’ensemble des passeports des autres passagers (qui sont remontés dans le bus SANS leur passeport !). Je ne sais pas ce qu’il me prend, mais j’en saisi quelques-uns. Romain est fou de rage à cause de ce que j’ai fait … Mais, ça marche. Je demande à l’assistant de marcher avec nous jusqu’au bus car nous sommes persuadés qu’il n’est pas loin. Dépité, il se met à marcher avec nous et appelle le conducteur du bus. Nous marchons environ 15 minutes quand nous voyons notre bus revenir vers nous. Je rends les passeports à l’assistant (qui est Vietnamien, j’ai eu le temps de discuter un peu avec lui en marchant) et remontons dans le bus.
1h ou 2 plus tard, nous nous arrêtons pour une pause pipi. 5 minutes plus tard, nous sommes de nouveau en route. Des bouchons nous ralentissent et sommes à l’arrêt. D’un seul coup, nous entendons taper à la porte du bus. Il s’agit d’un passager … Nous sommes repartis alors qu’il manquait quelqu’un. Personne ne l’avait remarqué, même pas la personne assise à côté de lui, ni même le personnel de la compagnie … alors que ce passager était assis à droite du chauffeur …
Bref, un trajet folklorique ! Nous arrivons vers 14h à Phnom Penh, heureux de changer de pays. Rapidement, les Cambodgiens nous ferons aimer notre séjour ici, même les chauffeurs de tuk-tuk sont sympa et, cerise sur le gâteau, ne sont pas insistants !
Obtention de notre visa pour la Birmanie
Phnom Penh, d’un point de vue touristique, n’est pas exceptionnel. Certes, il y a quelques incontournables à visiter (voir notre article sur le sujet), mais c’est surtout une ville où il doit y faire bon vivre. Toutefois, nous sentons, comme à Katmandou et à Oulan-Bator, un fort clivage entre les plus démunis (qui vivent dans la rue) et les locaux et les expatriés très aisés (nous ne comptons plus le nombre de SUV haut de gamme que nous avons croisé).
Si nous sommes restés 4 jours à Phnom Penh, c’est avant tout pour obtenir notre visa pour la Birmanie. Il est possible d’obtenir ce dernier à l’arrivée, à l’aéroport de Yangon (Rangoon) pour 30$. Mais, comme nous souhaitons rejoindre la Birmanie par la terre, il nous faut faire nos démarches en amont. Lundi matin nous filons vers l’ambassade, remplissons un formulaire de 3 pages (l’administration birmane est curieuse*), donnons une photo (de préférence au format 4×6 cm, mais une photo de type passeport européen peut faire l’affaire), nous délestons de 20$ (pour 28 jours) et nous sommes invités à repasser jeudi après-midi.
3 jours ouvrés plus tard, à 14h, nous récupérons nos passeports et sommes heureux d’y trouver notre précieux sésame ! Ca y’est, nous pouvons aller en Birmanie !
Oui, Romain a l’air d’être un otage tout juste libéré !
Visa pour la BirmanieExemples de questions posés par les autorités birmanes pour l’obtention d’un visa touristique :
- Quelle est votre profession ?
- Qui est votre employeur ? Ainsi que le précédent et leurs coordonnées.
- Où comptez-vous vous rendre en Birmanie ?
- Nom complet de votre père ?
C’est exactement la même histoire pour les visas entre la Thaillande et le Cambodge : ce n’est pas propre au Vietnamiens ! Sans compter les dollars en plus parce que c’est le we, ou parce qu’il est 18h passé, etc. Et l’histoire du bus s’est bien terminée pour vous, mais beaucoup de touristes ne s’en sortent pas aussi bien quand ils insites et doivent payer le taxi. Tu as bien fait de prendre les passeports Tat ! Je crois que c’est malheureusement la même situation à toutes les frontières avec ce magnifique pays… En même temps, vu le revenu mensuel et la corruption, je comprends… Je passe prochainement la frontière entre le Laos et le Cambodge, et je m’attends à la même « magouille ». Sinon, le visa est bien de 30 dollars depuis le 1er janvier. J’espère que tout se passe bien dans vos destinations respectives !
je ne te savais pas rebelle à ce point Tat…respect….:) Rom tu ressembles vrt à un otage juste libéré:)
Les Vietnamiens peuvent te pousser a bout et tester tes limites … Beaucoup de voyageurs ont des recits similaires !
Coucou ma belle
Je t’envoie un mail dans la foulee 🙂
Mais cote frontiere, serieux, de tous les pays d’Asie ou nous sommes alles, seule la frontiere avec le Vietnam nous a pose pb … pour aller de Thailande au Laos, aucun soucis. Pour aller du Cambodge en Thailande, aucun soucis (dans le sens Cambodge Thailande, dans l autre sens, ATTENTION aux arnaques).
nan moi je vois pas de quoi tu parles…. 🙂 j’ai juste failli en taper 3 ou 4 🙂
Zen 🙂
Vous avez le droit de sourire sur vos photos de visa, quelle chance, moi à chaque photo j’ai l’air de sortir de prison 😉
Bah c’était un peu à la bonne franquette !
Nous te montrerons les cliches originaux …