Je quitte Bali en ferry depuis Gilimanuk pour me rendre sur Java et plus précisément à Banyuwangi. La traversée dure 15 minutes mais la vue est déjà magnifique ! Au programme, l’ascension du volcan Kawah Ijen connu pour son soufre …
Arrivée sur Java en ferry depuis Bali
Après avoir quitté Lovina, je me dirige donc vers Gilimanuk où j’embarque en ferry pour Java. Comme vous le voyez sur la photo ci-dessus, la vue les volcans sont partout !
Arrivé à bon port, j’essaye de trouver ma guesthouse (Kampung Osing Inn) qui est assez paumée, mais grâce aux locaux, je finis par la localiser. Il est encore tôt et je décide d’aller visiter la ville. Problème c’est assez loin mais sur la route, un homme me propose une place sur son scooter et me voici au centre-ville. Une toute autre ambiance que Bali. Alors que Bali est un ilot hindouiste, ici à Java, la vie est rythmée par la prière et l’Islam. Je m’installe non loin de la mosquée pour prendre un café.
Je poursuis ma visite avec le marché et un quartier un peu à l’écart. Sur le chemin du retour, je suis convié à jouer aux échecs avec les chauffeurs de « taxi », le tout encore une fois avec un café ! Le café coule à flot ici …
Pèse pas lourd cette viande
Après être rentré à l’auberge, je pars me promener dans les rizières alentours pour profiter de la vue. je suis accosté par un homme qui ne parle pas anglais. Après quelques minutes, il me convie à venir boire le thé chez lui avec sa famille … où personne ne parle anglais !
Ma famille d’un soir
Kawah Ijen, le sou(f)fre-douleur
Le soir même, j’apprends qu’il est possible de faire le tour organisé vers le fameux volcan Kawah Ijen, je n’hésite pas une seconde malgré une grosse journée marche. Nous partirons à 1 h du matin ! Pourquoi ? Pour voir le lever du soleil si possible …
Le réveil sonne, il est 23h45, je me suis reposé environ 3h. Nous partons avec notre guide Sam (ancien porteur) et notre chauffeur. Nous sommes 4, 3 Argentins et moi. Le trajet vers le plateau d’Ijen, réputé pour son café dure environ 1 heure, tout le monde somnole un peu …
L’ascension débute rapidement et il est déjà possible d’apercevoir un autre volcan derrière nous. Malgré les orages de ces derniers jours, le ciel est très dégagé et laisse apparaître un nombre incroyable d’étoiles ! (Pas encore au top sans trépied)
Ijen, son soufre et ses blue flames
Nous poursuivons la montée à la frontale bien qu’elle soit inutile en raison de l’extrême clarté de la Lune. Nous croisons déjà les premiers porteurs de soufre alors qu’il n’est qu’environ 3h du matin … L’odeur de soufre commence à se faire sentir, nous avançons avec nos t-shirts sur le nez. Mais au bout d’un moment, l’odeur est insoutenable, alors nous enfilons nos masques à gaz apportés par le guide.
Masque à gaz enfilé
Il fait encore nuit quand j’arrive au sommet. Il est environ 4h du matin et il est temps de descendre dans l’antre du diable !
La descente dans l’antre
Bien entendu, nous ne sommes pas seuls, le Kawah Ijen devient de plus en plus un incontournable de la région et bon nombre de touristes accompagnés ou non descendent dans le cratère en laissant le passage libre aux pauvres travailleurs – porteurs de soufre. L’ambiance est extrêmement étrange et pesante. J’entends mon souffle dans le masque à gaz, les rejets de soufre font pleurer, la visibilité est parfois nulle en raison de l’épaisse fumée et des cris jaillissent tout autour. Je suis au fond … dans un monde totalement irréaliste et parallèle. J’abandonne mon groupe pour m’immerger de cette ambiance si étrange. je vous propose quelques photos bien que celles-ci ne pourront jamais représenter la terrible réalité des conditions de travail.
Le flou, comme l’ambiance perçue au fond de « Cratère vert »
Le soufre est extrait à la barre à mine
Un porteur vient chercher sa cargaison de soufre
Je reste un peu seul assis, les yeux rouges, le souffle court avec ce masque à gaz qui donne cette résonance étrange. Ça crie, ça bouge … un rejet de fumée épaisse jaillit … tout le monde tousse mais les coups de barre à mine reprennent aussi vite ! Avant de remonter au sommet, j’admire ce phénomène de « flammes bleues« .
Flamme bleuCes flammes bleues ne sont visibles que de nuit. Elles sont le résultat de la combustion du soufre combiné au méthane présent.
Au sommet d’Ijen !
Je remonte péniblement et j’attends le lever du soleil … les nuages restent présents sur le cratère, je ne verrai donc pas ce terrifique lac acide d’une couleur magique. Pour les chimistes, il est considéré comme étant le plus acide au monde avec un pH d’environ 0.2 ! Pendant ce temps, les porteurs continuent leur allers et retours avec leur cargaison de soufre sur le dos pouvant peser jusqu’à 90 -100 kilos ! Espérance de vie dans ces conditions insoutenables : 40 ans maximum !
Des monstres physiquement … et mentalement
Néanmoins, je marche autour du cratère et je profite d’une magnifique vue sur un autre volcan, le Baluran qui se trouve à l’Est de Java dans le parc national du même nom. Je profite de ces moments magiques … seul … avant de repartir chercher mon guide car le reste du groupe est déjà reparti. Ils sont juste montés, descendus dans le cratère et repartis aussitôt.
De mon côté, j’aurai pu rester des heures là-haut car cette ambiance si particulière m’a totalement emmené dans un monde irréel et cette expérience reste pour moi l’un des plus beaux moments de ce voyage !
Si vous avez déjà été au Kawah Ijen, comment avez-vous vécu cette expérience ?
Je suis jaloux du beau temps que tu as eu !
Nous non plus nous n’avons pas pu profiter beaucoup de la vue sur le lac acide…et tout le groupe est reparti en courant. On avait bien les boules !
wahou impresssionnant!!!