Décider de partir en trek nous a fait nous poser plusieurs questions :
- Partir en autonomie ?
- Avec un guide ?
- Avec un porteur ?
- En faisant appel à une agence ?
Randonner dans les montagnes népalaises fut pour nous une première en terme de randonée sur plusieurs jours et surtout en haute montagne (au-dessus de 3 000 m). Voici ce que nous avons décidé.
Partir avec un guide …
Commençons par la question du guide ! Pour des treks en milieu reculé, les services d’un guide semblent évident. En revanche, sur des sentiers aussi balisés que ceux des Annapurnas ou de l’Everest, quel est l’intérêt d’un guide ?
Nous nous sommes longuement posés la question et voici quelques unes des raisons qui nous ont poussés à partir accompagnés :
- la langue : un guide peut communiquer plus facilement avec les locaux pour obtenir des informations ou négocier les prix
- les hébergements : il connaît les bonnes adresses dans chaque village et pourra même négocier des douches chaudes gratuites
- la nourriture : idem que pour les hébergements, votre guide sera vous dire si le dal bhat est meilleur ici ou au prochain village et, dans notre cas, restera en cuisine pour s’assurer que tout est frais
- la culture locale : il vous apportera des informations pour mieux appréhender la culture locale et les différences entre les groupes ethniques, etc.
- la faune et la flore : il connaît les bons endroits pour observer la faune sur les sentiers et peut aussi vous apporter quelques informations sur la flore des montagnes
- l’environnement : il connaît les montagnes comme sa poche et sera incollable sur le nom de tel ou tel sommet
- la compagnie : c’est toujours agréable de papoter (quand le souffle le permet) avec quelqu’un que vous soyez seul ou en groupe ! Le guide pourra aussi partager quelques anecdotes au cours de parties de cartes endiablées !
… et avec les services d’un porteur
Abordons maintenant la question du porteur. Beaucoup de visiteurs se sentent « coupables » d’engager un porteur pour les délester du poids qui les encombre. En effet, à première vue, le porteur pourrait être considéré comme une sorte de « mule humaine », mais au Népal, être porteur, et surtout porteur pour trek et non pour la livraison de biens de consommation en haute altitude, semble être une aubaine ou tout du moins, une bonne opportunité de revenus ! Beaucoup de gestionnaires d’agences de trekking locales ont d’ailleurs commencé comme porteurs avant de gravir les échelons …
SherpasUn amalgame peut avoir lieu entre sherpa et porteur. Les Sherpas sont un groupe ethnique qui a fui le Tibet pour venir se réfugier au Népal, notamment au pied de l’Everest. Avec l’arrivée des Occidentaux, les Sherpas ont vu un moyen d’obtenir de nouveaux revenus. Forts, endurants et habitués aux conditions de haute montagne, les Sherpas se sont imposés comme de véritables guides et porteurs dans la région. Pour moi, ceux sont eux les vrais héros de chaque expédition vers les sommets !
En règle générale, il est recommandé d’avoir un porteur pour 2 personnes et de ne pas dépasser les 30 kg de charge, mieux 20 kg. Cela nous paraît déjà énorme, mais lors de vos treks, vous croiserez bon nombre de porteurs avec bien plus sur le dos … ou plutôt sur le front.
Nous avons croisé des porteurs avec des immenses matelas, des bouteilles de gaz, etc. Notre guide, qui a commencé à travailler dans les montagnes comme porteur, nous a confié que pour son premier trek il a livré 45 kg de poulets vivants !
Notre choix pour nos treks népalais
Après plusieurs heures de négociation et de réflexions entre nous, nous avons choisi de partir avec un guide ET un porteur. Pourquoi ? Bonne question …
Tout d’abord, nous sommes partis du fait que cela était notre première fois en haute altitude et en trek (randonnées de plusieurs jours). Nous avons déjà pas mal randonné, mais uniquement à la journée, en portant notre repas, pas plus ! Ensuite, Tatiana ne se sentait pas « capable » de porter son sac sur une longue durée et dans de telles conditions. De mon côté, je pense que cela est faisable bien entendu, mais plus difficile, évidemment !
Côté poids, nous avons essayé de réduire au maximum les affaires que nous emportions et nous sommes arrivés à un sac de moins de 15 kg pour nous deux ! Bien que nous pensions que cela était toujours trop pour le porteur, cela est bien en-dessous des 20/30 kg recommandés par les agences.
Aussi, nous nous disons que les sommes dépensées profitent à l’économie locale qui est en grande partie axée sur le tourisme et génèrent de l’emploi dans un pays où le niveau de vie est très bas.
Enfin, effectuer un trek au Népal était pour nous un véritable rêve et nous souhaitions le réaliser avec un maximum de confort. Grand luxe ? Oui, certainement. Mais, dans le futur, nous essayerons surement de partir par nous-même vers d’autres sommets ou grandes randonnées. Nous avons en tête le GR20 et des treks en Amérique du Sud … A bon entendeur ! Et bien sûr, nous voulons revenir au Népal !
Polo et Subash, notre fine équipe !
Bien choisir son agence
Au Népal et surtout à Katmandou, vous trouverez un tas d’agences dans le quartier de Thamel. Les prix fluctuent d’une agence à l’autre et tout comme la qualité des services proposés.
Il est important de bien s’assurer que l’agence en question rémunère convenablement guides et porteurs et leur fournit un minimum d’équipements. En effet, sur certains sentiers, nous avons croisé des groupes d’une vingtaine de personnes avec juste 3 porteurs en tongs ! Leurs chargements dépassés allègrement les 30 kg …
Sur les conseils d’Anaïs et d’Alexis qui sont actuellement sur les routes Du pôle Nord au pôle Sud, nous sommes passés par l’agence Outdoor Himalayan et nous remercions Ramani pour son professionnalisme, sa gentillesse et sa convivialité ! L’agence est basée à Katmandou et propose de nombreux treks au Népal, Bhoutan, Inde ainsi que d’autres activités à travers le pays. Notre guide et notre porteur avait l’équipement nécessaire (chaussures de randonnée, vêtements de pluie, vêtements chauds, etc.) et avait également accès aux mêmes hébergements que nous (certains porteurs et guides dorment parfois dehors or il fait vraiment froid la nuit dans les montagnes).
Nous avons été ravis d’avoir réaliser ce rêve avec notre guide Subash qui parle anglais et un peu français et notre porteur Palman alias Polo, lui aussi anglophone. Nous sommes toutefois désolés d’avoir ruiné leurs réputations en les écrasant à Dumbal, le jeu de cartes népalais …
Pour plus d’informations, vous pouvez visiter le KEEP (Khatmandu Environmental Education Project) qui permet d’obtenir des renseignements sur les treks, sur les équipements à emporter, les conditions de travail des guides et des porteurs. L’association organise également une collecte de vêtements pour les porteurs.
*** N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’informations ou des contacts. ***
Vous me rappelez tant de souvenir, une de mes copines m’avait rejoint au Népal pour un trek et nous aussi nous avions pris guide ET porteur, notre porteur faisait au moins 1,90m (ce qui est surprenant pour un népalais) et very good looking aussi haha, et même avec nos 2 sacs sur les épaules il grimpait a toute allure. Toujours le 1er « en haut des pistes », nous l’avions surnommé Goliath et notre guide s’appelait Shanta (renommé Santa Claus lol)
Ils nous avaient appris a jouer au Rami. On y jouait tous les soirs quasiment.
Vous m’avez fait revivre tout ça en un article, merciiiii 🙂
Un jour pourquoi pas…
bel article et bel honneur pour votre porteur et votre guide!!apparemment c’était bien sympa d’être tous les 4 🙂
Oui, ils étaient adorables !
Il faut, c’est trop beau
Sympa, mais j’aurais aimé lire un peu plus de l’autonomie comme cité dans l’introduction 😉
Genre : Ne faut il pas un permis pour faire de trek au Népal ? Peut on planter sa tente partout ? Trouve t on suffisamment de ruisseau ou de coulée de glace pour l’eau ? etc
Salut Hervé !
N’ayant pas testé le trek au Népal en autonomie, il nous est difficile d’écrire dessus. Mais, voici un retour sur ce que nous avons observé et ce que nous avons appris des autres trekkeurs.
– tu trouveras de l’eau partout (sauf peut-être au dessus de 4 000 m en saison un peu plus froide – en novembre, dans la région de l’Everest, il y avait toujours de l’eau, même à 5 000 m)
– je te conseille de partir avec un steripen ou un filtre manuel pour filtrer ton eau (elle a un super goût et est limpide) car les bouteilles d’eau, en plus de générer des déchets bien inutiles, sont très chères (plus de 200 roupies assez souvent)
– sinon, pas la peine d’acheter des micropur, tu trouveras du chlore liquide bien pratique à Katmandou pour 20 roupies dans tous les supermarchés
– tu peux planter ta tente à beaucoup d’endroits, si tu es près d’un village ou d’une lodge mieux vaut demander l’autorisation, sinon pas de soucis. En revanche, interdiction de faire des feux avec du bois.
– dormir dans les lodges (sauf dans la région de l’Everest) est très bon marché voire gratuit (moins de 150 roupies la nuit)
– les repas dans les lodges sont beaucoup plus chers qu’en ville, et plus tu montes, plus c’est cher, mais ça reste abordable (il faut compter 400 à 600 roupies pour un bon repas, un peu moins pour un dal bhat à volonté)
– il faut des permis dans BEAUCOUP, si ce n’est toutes, les régions de treks (environ 15-30$ par permis dans les régions populaires, beaucoup plus dans les autres comme le Mustang, Manang, etc.)
– pour aller dans certaines régions, tu es obligé de partir avec un guide
J’espère que cela t’aideras. En tout cas, n’hésite pas à rester longtemps au Népal. C’est un super pays !
Salut, merci pour ces infos 🙂
En fait je vais au Népal a mi Février, meilleure période niveau météo a ce qu’on dit… pas très longtemps, genre un mois, vais opter pour le visa 30 jours multi-entrées.
Je visa a faire du trek a faible altitude (max 4000m) et camper ici et la, je prefere trimballer mes nouilles et ma tente plutôt que les lodges, on a pas le même plaisir au réveil 😉
Pi je suis adepte de l’autosuffisance :p donc eau/bouffe/materiel je suis au point.
En fait je demande pour les visa trek car un type m’a dit que ca s’obtenais dans la capitale mais avec plein de contraintes a la con… et j’ai pas eu les details huhu
La meilleure saison, c’est normalement octobre-novembre. Mais, mars-avril est aussi une très belle saison. Regarde bien au niveau des précipitations et du froid, car février me semble un peu tôt. Nous sommes arrivés en septembre au Népal et avons essuyé 2 semaines de pluies quotidiennes.
Pour les permis, ça ne semble pas bien compliqué d’après ce qu’on nous a dit. Tu peux faire ton TIMS (indispensable) à Katmandou ou à Pokhara. Pour les permis, ça dépend où tu vas. Certaines zones nécessitent un permis d’accès supplémentaires – voire la présence d’un guide. Voici le site de l’asso officiel qui délivre le TIMS : http://www.taan.org.np/info_details/trekkers-information-management-system-tims
Tu peux trouver des infos aussi ici : http://www.ambafrance-np.org/Le-Trek-au-Nepal
Si tu veux notre avis sur différents treks, on s’est fait une bonne idée du pays.
Une petite info en plus ! Si vous voulez prendre un guide seulement pour ne pas être perdu, vous pouvez comme moi profiter de ceux des autres gratuitement dans toutes les lodges sur votre route 😀