Septembre 2016 – Voyager en Asie est souvent bon marché. Mais lorsqu’il s’agit du Japon, on pense rapidement qu’il faut être riche pour s’y payer des vacances. Et bien, détrompez-vous, le Japon, ce n’est pas si cher. Je vais vous montrer comment passer des vacances dans l’archipel nippon avec un budget de moins de 35 euros par jour.
Vacances au Japon : prévoir son budget
Habituée des séjours en Asie, je savais que je devrai augmenter mon budget pour voyager au Japon. Mais, comme je ne suis pas rentière, j’ai du me creuser un peu la tête pour ne pas vider mon PEL. Voici mes 10 conseils pour voyager au Japon sans vous ruiner (je vous les détaille plus bas dans l’article).
- pratiquer le couchsurfing, l’hébergement chez l’habitant
- ne pas avoir peur des auberges de jeunesse
- manger comme un local
- privilégier les transports lents
- tester le stop
- profiter des visites gratuites
- bien sélectionner les visites et activités payantes
- atterrir à Osaka, repartir depuis Tokyo
- consommer malin
- marcher !
Quel budget pour un mois au Japon ?
Combien mes vacances m’ont couté ? Moins que ce que j’avais imaginé. Mon budget pour 28 jours en détail.
alimentation | ¥ 30 711,00 | 269,39 € |
transports | ¥ 31 340,00 | 274,91 € |
divers | ¥ 4 701,00 | 41,24 € |
souvenirs | ¥ 14 849,00 | 130,25 € |
visites | ¥ 2 900,00 | 25,44 € |
hébergement | ¥ 18 200,00 | 159,65 € |
avion | 768,42 € | |
domestique | ¥19 200,00 | 168,42 € |
international | – | 600,00 € |
TOTAL | 1 669,31 € |
Ce qui nous fait un voyage à environ 32 euros / jour (hors vols). On est loin des 80 euros annoncés par beaucoup de guides et sites de voyage non ? Tout ça sans me priver, juste en faisant un petit peu attention et en mettant en œuvre mes petites astuces dont je vous livre les secrets ci-dessous.
Rencontrer les locaux grâce au couchsurfing
Pendant un mois au Japon, j’ai dormi 2/3 du temps sur des tatami chez des hôtes (amis ou personnes rencontrées via couchsufing). Tout en économisant sur l’hébergement, j’ai eu la chance de découvrir le quotidien, l’intérieur des habitation et la culture des Japonais. Ce peuple étant assez réservé, je l’ai vraiment vécu comme un privilège. Alors, oui, les personnes qui accueillent chez elles des étrangers sont déjà beaucoup plus ouverts sur l’Occident que la majorité des Japonais … mais elles n’en ont pas moins une connaissance fine de leur pays qu’elles partagent avec grand plaisir avec vous !
Je ne vois pas mon séjour chez mes hôtes comme un moyen d’avoir un lit gratuit. En général, je reste plusieurs nuits, passent du temps (en soirée surtout) avec mes hôtes, leur apporte un cadeau (c’est plus simple dans le cadre de vacances que dans le cadre d’un voyage au long cours) et cuisine souvent des plats français / européens. Les crêpes et le fondant au chocolat rencontrent toujours un vif succès !
Avec Mao, ma première hôte
Hébergement chez l’habitantLe principe du couchsurfing (le nom du site ayant popularisé la pratique est vraiment passé dans le langage commun) est de proposer un hébergement temporaire et gratuit entre personnes. Ce type de service s’est développé via des plateformes en ligne, dont la plus connue est https://www.couchsurfing.com/. D’autres existent aussi comme http://www.bewelcome.org/, http://www.hospitalityclub.org/, https://www.stay4free.com/, http://www.globalfreeloaders.com/ ou encore http://www.servas-france.org/.
Dormir en auberges de jeunesse
Comme partout, l’hébergement est le poste de dépense principal lors d’un voyage (hors transports longues distances). Le Japon ne fait pas exception. Sachez, que quelque soit la catégorie d’hôtels ou d’auberges que vous choisirez, il y a peu de chance que vous soyez déçus. Attendez-vous à un rapport qualité-prix supérieur à ce que l’on trouve à Paris, Londres ou New-York.
Suzuki Guest House à Kyoto, la meilleure auberge de tout mon séjour
Si vous ne voyagez pas en haute saison, je vous conseille de ne pas réserver vos hébergements à l’avance. La majorité des sites de réservation proposent des réduction la veille ou pour le jour même. C’est comme ça que je n’ai jamais payé plus de 20 euros mon lit en dortoir (entre 4 et 8 personnes).
J’ai toujours été très satisfaite de la propreté et du confort de la literie dans les auberges japonaises à l’exception d’une auberge à Tokyo : Base Inn Komagome Tokyo. L’établissement était assez récent et n’avait pas encore de commentaire. Pour le prix, cette auberge était bien en dessous des standards japonais. J’aurai clairement pu trouver mieux avec mon budget.
N’hésitez pas à consulter notre compte TripAdvisor pour lire toutes nos critiques (hôtels, restaurants, activités, etc.).
CalendrierSurveillez bien le calendrier des jours fériés et des longs week-ends. Les Japonais ont peu de vacances. Ils profitent donc de chaque occasion pour voyager dans leur pays. Si vous tombez sur un long week-end, les auberges et les hôtels risquent d’être pris d’assaut … vous laissant comme seuls hébergements disponibles les hôtels haut de gamme.
Manger comme un Japonais
Bon, clairement, si vous êtes un gros mangeur, il sera difficile de réduire ce poste budgétaire car les portions ne sont pas bien grosses au Japon … Mais en faisant un peu attention, vous ne ferez pas exploser la note.
En faisant des courses pour cuisiner européen à mes hôtes et leur faire goûter du vin, j’ai pas mal dépenser d’argent. Mais, comme mes hôtes me nourrissaient très souvent, cela a équilibré mon budget : j’ai dépensé moins de 10 euros par jour pour me nourrir. Et je me suis lâchée sur les petites briques de lait de soja … À elles seules, elles doivent représenter 20% de mon budget alimentaire quotidien et ne sont clairement pas indispensables. Mais comment résister à cette profusion de saveurs toutes plus délicieuses les unes que les autres …
Saveur café, haricots rouges, taro, crème glacée à la vanille, marron glacé, thé vert, etc. Je ne pouvais pas résister …
Bref, revenons aux astuces pour maîtriser votre budget. Pour ne pas trop dépenser pour vous alimenter, mon conseil est de copier les Japonais. Le matin, un bol de riz rassasiant, quelques protéines (poisson, œuf ou pour ma part du tofu) et un thé. Dans la journée, je me faisais des pauses onigri, des boulettes de riz fourrées (poisson, algues, viande, etc.) et entourées d’une algues nori.
source photo : chankonabe.wordpress.com
Les bento, boîtes repas, vendues dans les konbini, magasins de proximité, et dans les supermarché, sont aussi un bon moyen de se nourrir sans trop dépenser et en conservant une alimentation relativement équilibrée.
Bento bon marchéEn fin de journée, les supermarchés et les konbini bradent (jusqu’à – 70%) les bentos, plats préparés et autres viennoiseries car rien n’est revendu le lendemain.
Il existe aussi des chaînes de restaurants rapides comme Yoshinoya, Yamada Udon ou encore Coco Ichibanya qui proposent des plats copieux et bons pour quelques centaines de yens.
Enfin, si vous voulez vous faire un bon resto, privilégiez, comme en France, les services du midi, moins chers que ceux du soir.
Regarder le Shinkansen passer
Si vous trouvez que le train est cher en France, attendez de voir les tarifs du Shinkansen. Le TGV nippon n’est clairement pas à la portée de tous les budgets. Sauf si vous voulez parcourir Honshu en deux semaines, je ne vous recommande pas de prendre le JR Pass. Il est cher et n’est rentable que si vous voulez couvrir de longues distances en très peu de temps.
J’ai choisi de rester relativement longtemps au Japon et de voyager plus doucement. Au final, j’ai dépensé 270 euros en un mois en empruntant les réseaux de train locaux (comme le Kintetsu dans le Kansai), les bus de nuit et locaux et en faisant un petit peu de stop.
Concernant les trajets longues distance en bus, je vous conseille la compagnie VIP Liner. Testée et approuvée.
JR PassLe JR Pass est un billet valable pour 7, 14 ou 21 jours (de 200 à 480 euros) et permettant de circuler de façon illimitée sur le réseau de train public (trains JR). Il permet notamment d’emprunter le Shinkansen. Il peut quand même être rentable sur 7 jours si vous décidez de faire un Tokyo – Hiroshima – Tokyo en vous arrêtant à plusieurs reprise en chemin.
S’essayer au stop
À la fois convivial et économique, certains ne jurent que par ce mode de transport : le stop. Après la Nouvelle-Zélande où c’est une institution, le Japon est sans doute l’un des pays où il est le plus simple de faire du stop. Le petit plus : parler quelques mots de japonais. Mais, même sans, on y arrive ! Il suffit d’être souriant et débrouillard. Cet article de wikitravel explique tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer.
Stop sur Hokkaido avec Sari
Profiter des visites gratuites
Bon nombre de temples, de sanctuaires, d’édifices impériaux et de parcs sont gratuits. Pourquoi ne pas en profiter ?
Mon top 5 :
- la vue depuis le 45e étage de l’observatoire panoramique de la mairie de Tokyo
- la villa impériale Katsura à Kyoto
- la randonnée dans les montagnes niponnes (que ce soit dans les Alpes japonaises, sur Hokkaido ou tout près de Tokyo à Oku-Tama)
- le temple bouddhiste Senso-ji à Tokyo et le sanctuaire shintoïste Sumiyoshi Taisha à Osaka
- les quartiers commerçants des grandes villes où règnent la démesure et le kitch comme Akihabara à Tokyo et Dotombori à Osaka
Vue depuis l’observatoire de la mairie de Tokyo. Voyez-vous le Mont Fuji au fond ?
Pensez aux freetour. En général, les freetour sont organisés par des guides diplômés rémunérés en pourboires à la fin des visites. À Tokyo, rendez vous à l’office du tourisme situé au pied de l’observatoire panoramique et demandez les brochures présentant les tours guidés. Certains sont gratuits. Il suffit de s’enregistrer quelques jours à l’avance.
Dans certains monuments, des bénévoles japonais vous proposent des visites commentées gratuites. J’en ai bénéficié au Todai-ji à Nara.
Faire le tri dans les visites payantes
Le Japon regorge de musées, de temples et d’activités en tout genre. Au lieu de foncer tête baissée, faites une sélection des sites que vous souhaitez vraiment voir. Ce conseil est surtout valable à Kyoto. Certains sites payants sont exceptionnels. Je pense notamment au Kinkaku-ji, mieux connu sous le nom de temple doré. Mais, sauf si vous êtes passionné par le Japon, son histoire et ses religions, il n’est peut-être pas nécessaire de visiter TOUS les sites payants.
Côté activités, les prix grimpent très vites. Faites un petit tour sur TripAdvisor pour vérifier que celles qui vous tentent valent vraiment le coup. Par exemple, même si c’était sympa, je ne recommande pas du tout de payer 20 euros pour découvrir la cérémonie du thé à Kyoto.
Optimiser ses transports aériens
Atterrir dans une ville, repartir d’une autre, je pensais que c’était plus cher. Et bien pas toujours. Je vous conseille de chercher des vols aller-retour arrivant à Osaka et repartant de Tokyo. Vous économiserez en transport local (pas de nécessité de revenir à votre point de départ) et il y a de fortes chances pour que votre vol vous coûte moins cher.
Ça a été mon cas. Je suis partie avec Air France de Paris vers Osaka (vol direct) et suis revenue de Tokyo avec une escale de 1h30 à Amsterdam pour 600 euros. Turkish airlines proposait un AR France-Japon pour environ 530-550 euros mais avec une escale de 14 heures (dans les deux sens) à Istanbul.
Si vous avez du temps, les longues escales peuvent être sympa pour visiter un autre pays à moindre frais. Dans ce cas-là, achetez directement votre billet auprès de la compagnie aérienne (en agence, c’est parfois aussi possible en ligne) et demandez leur de planifier votre second vol quelques jours plus tard. Romain et moi utilisons très régulièrement cette astuce (2 semaines d’escale en Thaïlande, 4 jours à Dubaï, 3 jours à Pékin, etc.).
exemple :
Itinéraire aller proposé
escale de 14h
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Itinéraire aller souhaité
escale de 6/7 jours
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Ne succomber pas à la surconsommation
Au Japon, tout est mignon, bien emballé et souvent assez bon marché (notamment dans les magasins où tout est à 100 yens comme Daiso, Seria ou encore Can Do).
Le plus dur, je trouve, est de résister aux distributeurs de boissons. Ils sont PARTOUT ! Alors, certes, 100 yens pour une boisson, ce n’est pas si cher. Mais, sur une journée, ça peut vite représenter 700 à 1 000 yens … soit presque 10 euros, ce qui est mon budget alimentaire total !
Au lieu de ça, achetez vous une gourde thermos (j’ai une Klean Kanteen insulated de 0,5 litre qui est géniale) et faites vous du thé ou du café le matin et remplissez là ensuite d’eau du robinet : elle est gratuite, disponible partout et très bonne (l’eau japonaise n’est pas du tout calcaire). Des économies pour vous, moins de déchets pour tous.
Faire du sport sans s’en rendre compte : MARCHER
Un des postes de dépenses les plus élevé après l’hébergement est sans nul doute celui consacré aux transports urbains.
Si on ne fait pas attention, on peut rapidement dépenser pas loin de 25 euros par jour en métro et trains dans les grandes villes. Il existe bien des pass à la journée, mais à part celui des bus de Kyoto (500 yens), ils sont tous assez chers. En plus, les réseaux ferrés (trains et métro) sont exploités par différentes entreprises. Vous pouvez donc acheter un pass pour un des métros de la ville qui ne sera pas valable sur l’ensemble du réseau …
Mieux vaut donc bien planifier ses journées, se focaliser sur un ou deux quartiers et les parcourir à pied.
Le juste prixLes billets de train et de métro s’achètent « au prix » en fonction du nombre de stations ou de la distance à parcourir. C’est à dire que vous achetez un billet d’une valeur de XX yens au départ de la station où vous vous trouvez. Il n’est donc pas possible d’acheter des billets d’avance et très difficile de savoir combien va vous coûter votre trajet. Le plus simple est de toujours acheter le billet le moins cher et de compléter son coût à l’arrivée. Dans chaque station, il y a soit une machine pour faire l’appoint soit un guichetier à qui payer la différence.