FoST, fondation pour des technologies durables

Entre deux treks au Népal, nous sommes partis à la rencontre de Sanu Kaji Shrestra, le fondateur de FoST ou la fondation pour des technologies durables. Alors place aux solutions proposées par FoST pour améliorer le quotidien des communautés au Népal.

Le QQOQCP

• Qui ? FoST, Fondation pour des technologies durables
• Quoi ? ONG visant la création et la dissémination de solutions durables pour l’amélioration des conditions de vie des communautés et des familles népalaises
• Où ? Katmandou au Népal
• Quand ? Créée en Avril 2002
• Comment ? Développement de solutions solaires et non solaires comme les fours solaires ou les briquettes à partir de déchets
• Pourquoi ? Le but est de faire face au contexte du pays touché par des coupures de courant fréquentes, de raréfaction des ressources en bois et de l’évolution du prix du gaz. de plus, l’énergie solaire permettra de réduire les gaz à effet de serre et d’améliorer l’air intérieur.

Nos questions à FoST

Pour réaliser ce portrait, nous avons interrogé Sanu Kaji Shrestha, le fondateur de FoST.

1. Le développement durable, pour vous, en quelques mots ? C’est avant tout un développement local qui s’appuie sur les populations et leurs savoirs, l’environnement et les ressources locales afin de développer l’économie à cette même échelle.
2. En quoi pensez-vous contribuer au développement durable ? En transmettant un savoir et en formant les communautés à transformer des déchets et à utiliser une énergie gratuite pour en faire des produits avec une certaine valeur ajoutée.
3. Quel(le) projet / action aimeriez-vous voir émerger dans votre communauté / environnement proche ? Une meilleure gestion des finances publiques tournée non pas vers des profits privés mais sur une augmentation du niveau de vie des communautés locales.
4. Un sujet que vous aimeriez que nous traitions ? Trouver une solution innovante et accessible de four solaire avec d’autres fonctions. Au Cambodge, il existerait un four solaire accompagné d’une lumière.
5. Un défi pour nous ? Aux USA, essayer le plus possible de manger bio et creuser la question du gâchis des médicaments vendus par boîte et non pas en vrac comme cela est le cas au Népal.

On vous en dit plus …

Sanu Kaji Shrestra, est retraité de la Banque mondiale mais il est avant tout un passionné de l’énergie solaire. En 1995, lors d’une pénurie de gaz, il est contrait de passer 3 jours à faire la queue pour accéder à la précieuse ressource. C’est à ce moment qu’il décide de se pencher sur la question de ressources renouvelables et locales.

Le contexte local népalais

Dans ce contexte de problématiques énergétiques et de coupures de courant récurrentes, utiliser l’énergie solaire semblait une solution évidente. Néanmoins, le problème majeur est comment l’utiliser de manière efficace et à coût acceptable pour la population.

En effet, selon l’Indice de Développement Humaine (IDH) de 2012, le Népal se trouve en 157ème position juste devant le Lesotho ! Il faut savoir que le revenu moyen dans ce pays est de moins de 1 000 euros par an et que la plupart de la population vit de l’agriculture non pas pour s’enrichir mais pour simplement subvenir à leurs propres besoins journaliers.

C’est en partant de ce constat que Sanu Kaji Shrestra a eu l’idée d’utiliser les ressources locales comme matières premières et notamment les nombreux déchets qui s’accumulent un peu partout à travers le pays ! Pour cela, FoST propose différentes solutions mais aussi divers ateliers de formation pour transférer le savoir au sein des communautés.

Les solutions de FoST

Afin d’améliorer les conditions de vie au Népal en terme d’accès à l’eau potable et à l’énergie pour cuisiner, FoST continue ses travaux de recherche et de développement (R&D) sur des solutions solaires. La majeure partie de ces solutions consistent en la fabrication de :

• fours solaires sous différentes formes (boite, parabole, panneau,etc.)
• séchoirs solaires
• pasteurisateurs d’eau solaires

Au-delà de toutes ces solutions en lien avec l’énergie solaire, FoST travaillent également sur d’autres produits comme :

• des briquettes à partir de déchets
• des toilettes sèches
• des fours à bois optimisés et plus efficaces

Une fois ces solutions développées et testées, FoST propose des ateliers de formation à des prix accessibles pour que chacun puisse s’approprier les divers concepts, la fabrication et l’utilisation de ces nouvelles solutions innovantes.

Focus sur les fours solaires et les briquettes de déchets de biomasse

Les fours solaires ou cuiseurs solaires sont basés sur la capture des rayons du Soleil et leur transformation en chaleur. Comment ? En concentrant l’ensemble de ces rayons vers un point particulier qui sera utilisé comme chauffage pour la cuisson !

Les avantages d’une telle solution sont évidentes : ni électricité, ni charbon, ni bois, ni gaz ! Cela permet donc de diminuer la dépendance aux énergies fossiles mais aussi d’éviter la déforestation. En plus, d’un point de vue sanitaire, cela permet d’améliorer l’air intérieur en comparaison à l’utilisation d’un four à bois ou à charbon dans les maisons !

L’autre solution que nous avons trouvé innovante est la fabrication de briquettes de déchets issus de la biomasse ! Cela consiste en la récupération de divers déchets de biomasse comme les sciures, les céréales, etc.

Une fois récupérés, tous ces déchets passent par une presse afin d’en faire des briquettes compactées. La combustion de ces briquettes permet à nouveau de se passer d’énergie fossile mais aussi de la ressource bois qui devient de plus en plus critique !

Notre point de vue

Dans le contexte énergétique népalais, les solutions développées et proposées par FoST semblent être évidentes. Néanmoins, FoST se confronte à un autre problème majeur qui est le financement de ces travaux de R&D notamment. Ne souhaitant pas être affiliée à un bord politique, il est pour le moment impossible de bénéficier d’aides publiques. Le financement des activités est notamment basé sur l’achat des solutions par les communautés mais également les différents dons.

Pour nous, l’ensemble des travaux de FoST concernent :

• l’utilisation d’énergie renouvelable via le solaire
• l’indépendance énergétique en se détachant des ressources fossiles
• l’utilisation de déchets comme ressources (concept d’écologie industrielle)

En plus, dans leur jardin de Katmandou, les membres de l’association cultivent des légumes et utilisent un engrais bien particulier : l’urine humaine ! Les visiteurs sont d’ailleurs invités à faire une donation.

Si vous souhaitez en savoir plus ou vous souhaiter les aider, direction FoSt, Foundation for Sustainable Technologies.

Que pensez-vous de cette initiative ? Seriez-vous prêts à cuisiner sur un four ou cuiseur solaire ?

Ce portrait vous a plu ? Vous souhaitez que l’on interview une personne menant un projet en lien avec le développement durable ?  N’hésitez pas à nous laisser des commentaires, nous sommes à votre écoute !

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